Cultivar_7_O risco na atividade economica

A gestão do risco como alavanca do desenvolvimento económico 41 La gestion du risque comme levier du développement économique JEAN CORDIER, PROFESSEUR Agrocampus Ouest – Rennes Les dieux vivent en avenir certain, les hommes en avenir incertain. Le comportement humain individuel et aussi collectif en est directement affecté. Nous devons à la fois nous adapter au risque et considérer le risque comme une opportunité individuelle. Nous organisons ainsi des systèmes économiques, appelés assurance, afin de mutualiser certains risques comme l’incendie des maisons ou l’accident de voiture. Nous organisons aussi des marchés financiers afin que le risque de l’entrepreneur soit partagé avec des investisseurs. La gestion des risques, sous toutes ses formes, réduit l’impact économique d’évènements aléatoires défavo- rables. Elle permet ainsi d’entreprendre et donc d’investir avec une visibilité accrue sur l’avenir. Et l’investisse- ment induit la compétitivité et l’innovation, sources du développement économique. Le présent article traite d’abord de la place des marchés du risque et du besoin de « complétude » de ces mar- chés. Il aborde ensuite le risque comme opportunité stratégique dans un monde concurrentiel avant de con- clure sur le rôle des politiques publiques, en particulier dans le domaine agricole. 1. La gestion du risque par les marchés 1.1. Risque et incertitude Le risque est d’abord considéré comme une menace en économie car un résultat positif peut se transformer en échec avec une certaine probabilité. A cet égard, il faut rappeler la segmentation de Frank Knight entre ris- que et incertitude. Le risque serait probabilisable tandis que l’incertitude ne le serait pas. Les probabilités peu- vent être objectives, comme pour l’assurance vie ou automobile, mais elles peuvent être aussi subjectives pour des projets d’investissement. L’incertitude porterait plutôt sur l’impact des technologies (e.g. Organismes Géné- tiquement Modifiés, nanotechnologies) ou sur le changement climatique. Vieux sujet de débats entre écono- mistes sur la pertinence de la distinction, celle-ci peut avoir un impact pratique sur la prime de risque à payer pour céder le risque à un tiers. Avec des probabilités fiables sur des pertes mesurables, l’évaluation de la prime est rapide et indiscutable par le vendeur et l’acquéreur du risque. Avec des probabilités subjectives donc plu- tôt personnelles et des niveaux de pertes inconnus et potentiellement élevés, l’évaluation de la prime est diffi- cile, donc sujette à augmentation par l’acquéreur du risque. Dans ce cas, la volonté à payer une prime d’assu- rance ou de contrat de titrisation du risque ne peut s’ajuster à la proposition de l’assureur ou du financier et le marché du risque fait défaut. 1.2. Le marché de l’assurance et le marché financier L’assurance est fondée sur la loi des grands nombres et donc s’applique aux risques dits indépendants. La pro- babilité d’occurrence d’un sinistre chez un assuré est indépendante de la probabilité d’occurrence du même sinistre chez un autre assuré. Le contrat d’assurance permet à un agent économique de « vendre » son risque à un assureur contre le paie- ment d’une prime commerciale. Celle-ci comprend une prime pure actuarielle liée à la probabilité d’occurrence

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